Tour d'horizon des pratiques de complantation dans le vignoble bordelais
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Dans le cadre du programme de recherche Vitirhizobiome, qui étudie l'influence du microbiome présent au niveau racinaire lors de la plantation d'un jeune plant, une enquête a été menée sur les pratiques de complantation (remplacement des manquants) dans le vignoble bordelais.
Cinquante-cinq propriétés viticoles ont participé à cette enquête qui a permis de relever les modes de conduite et les pratiques de complantation sur une à trois parcelles par exploitation. Même si l'échantillon des exploitations n'est pas représentatif, l'enquête a permis d'obtenir des informations sur 93 parcelles (10 appellations bordelaises, 4 cépages représentés : Cabernet sauvignon, Merlot, Cabernet franc et Sauvignon).
La majorité de ces parcelles sont plantées à haute densité (plus de 7000 pieds à l'ha) et seulement 4 % des parcelles sont plantées avec une faible densité (moins de 5 500 pieds à l'ha). Plus de 70 % des parcelles sont travaillées mécaniquement sous le rang tandis que l'inter-rang est soit travaillé, soit enherbé. Les parcelles étudiées sont plutôt âgées car plus de la moitié a plus de 30 ans.
L'enquête avait pour but de relever les pratiques mises en oeuvre par les viticulteurs pour réussir le remplacement des manquants par la complantation. En moyenne, sur les 93 parcelles étudiées, le taux de manquants est de 8,5 %, et cette valeur n'est pas dépendante de l'âge des parcelles, ni du type d'entretien du sol.
Dans la majorité des cas, les viticulteurs commencent par retirer les racines du plant mort et fertilisent le trou de plantation (respectivement 85 et 89 % des viticulteurs pratiquent ces gestes). Dans plus d'un cas sur deux, un contremarquant est mis en place. Par contre, l'utilisation d'une poche de protection plastique ou biodégradable n'est observée que sur 9 % des parcelles ce qui peut s'expliquer par la faible proportion des parcelles désherbées chimiquement.
Le pralinage des racines qui consiste à enrober, avant la plantation, les racines avec un mélange boueux, le plus souvent à base d'argile, de bouse de vache et d'eau reste une pratique très rare (4 % seulement) alors que cette pratique est conseillée pour favoriser la reprise des plants.
Dans 80 % des complantations, les racines sont rabattues, le plus souvent de façon courte ou rase (moins de 10 cm pour 64 % des propriétés). Les plants mychorizés sont très peu employés (5 % des complantations).
Les plants ne sont arrosées à la plantation que dans 25 % des cas. Cependant, la moitié des complantations sont réalisées à l'automne et ne nécessitent donc pas un arrosage systématique. Pour les complantations réalisées au printemps, l'arrosage n'est réalisé que dans une parcelle sur deux. Durant la saison végétative, l'irrigation des jeunes plants ne concerne que 29 % des complantations (quelle que soit la période de complantation) et même si le millésime est particulièrement sec. Il faut cependant noter que l''organisation du chantier d'irrigation n'est pas toujours aisée sur toutes les parcelles.
L'enquête révèle que les viticulteurs conservent souvent le même niveau de vigueur conférée quand ils choisissent le porte-greffe du complant. Ils ne sont que 17 % à choisir des porte-greffes dont la vigueur conférée est supérieure. Dans les parcelles plutôt âgées, il est pourtant souvent conseillé de choisir des porte-greffes vigoureux pour faciliter l'installation du complant dans un environnement concurrentiel.
Les résultats de l'enquête sont directement accessibles ici.
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