Investissements pour le renouvellement d'un vignoble

Investissements pour le renouvellement d'un vignoble
25 octobre 2017

Investissements pour le renouvellement d'un vignoble

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Quelle est la stratégie de renouvellement de votre vignoble ?

L’histoire de notre vignoble fait que nous avons débuté une réelle stratégie de renouvellement il y a 5 voire 6 ans seulement. De 29 ha en 1988 nous sommes passés à 40 ha, taille stratégique pour nous, en 20 ans. Aujourd’hui, les ¾ du vignoble ont plus de 40 ans et nous sommes à 0,5 ha de renouvellement par an ce qui est insuffisant. Notre objectif est d’avoir un taux de renouvellement annuel de 5 % et pour cela nous devons construire un modèle économique nous le permettant car le manque de volume limite notre capacité d’investissement. La baisse de rendement n’est pas lié qu’aux maladies du bois, les causes sont multifactorielles : agressions biologiques certes mais aussi système de culture, matériel végétal, fertilisation... Il y a 7 ou 8 ans, nous avons levé le pied concernant la fertilisation. Aujourd’hui nous voyons que l’alimentation de la vigne est devenue insuffisante pour qu’elle soit équilibrée et homogène. En ce qui nous concerne, nous renouons avec des programmes de fertilisation annuelle.

Avez-vous une stratégie par rapport aux stress environnementaux ?

En deux ans, nous avons eu une seule récolte du fait du gel. Nous étions assurés contre le gel mais les renégociations du contrat socle ont rendu le système assurantiel inintéressant pour nous. Nous allons néanmoins nous repositionner sur une assurance pour préserver la trésorerie en ayant conscience que cela ne nous protègera pas de la perte de marchés. L’investissement dans un système de protection m’apparait difficile car notre vignoble est morcelé et le gel n’agit pas de la même façon à chaque fois ni aux même endroits. Pour pallier à la contrainte hydrique devenue plus forte que dans les années 90, nous travaillons depuis plusieurs années sur l’adaptation de notre système de culture : l’enherbement permanent a complètement disparu du domaine, et nous nous sommes orientés vers des couverts végétaux à enfouir. Il faut aussi que nous nous penchions sur le matériel végétal et en particulier sur les porte-greffes résistant à la sécheresse.

Que mettez-vous en pratique sur le domaine pour limiter les pertes liées aux maladies du bois ?

Nous privilégions les solutions d’anticipation avec l’élimination des bois morts et le recépage systématique dès qu’une souche montre des signes de faiblesses. Nous supprimons alors tous les vieux bois ce qui évite à la plante de reconstituer des réserves pour les entretenir et reformons le cep à partir d’un gourmand. Nous privilégions également une taille douce. Nous faisons de la complantation et du marquottage depuis 10 et 5 ans. Techniques qui permettent à court terme de récupérer un certain potentiel de production. Nous avons testé le regreffage en place et le curetage mais ces pratiques ne sont pas adaptées à notre organisation. Le besoin de main d’œuvre est très important et nous ne pouvons pas l’intégrer dans notre système. Aujourd’hui le travail s’est organisé de telle sorte que de la fin des vendanges jusqu’à la fin décembre nous nous occupons uniquement de la reconstitution du vignoble. La taille se fait entre mi-janvier et mi-avril avec les salariés du domaine et ceux du groupement d’employeur.

Didier Vazel – Domaine de Brizé Président de l’ATV 49 et de Terra Vitis Val de Loire

Crédit photo : ©InterLoire

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