Des outils de diagnostic pour mieux gérer les viroses

Des outils de diagnostic pour mieux gérer les viroses
11 septembre 2017

Des outils de diagnostic pour mieux gérer les viroses

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Pourquoi réaliser des diagnostics court-noué ?

Deux types de diagnostics permettent de gérer le court-noué au vignoble. Le premier est un diagnostic « viroses » permettant d’obtenir une cartographie des virus présents à l’échelle d’un ilot ou d’une propriété. C’est une aide dans la hiérarchisation des parcelles à arracher. Le second est un diagnostic « nématodes » qui permet d’estimer les populations de nématodes vecteurs des virus afin de définir un temps de repos du sol optimisé après arrachage ou la possibilité de replanter en minimisant le risque de recontamination de la nouvelle plantation. Nous avons développé ces deux diagnostics afin d’accompagner les viticulteurs dans leurs choix de la décision d’arrachage à la replantation car les vignes atteintes de court-noué ne peuvent pas être soignées. 

Quels sont les paramètres suivis et les types d’analyses réalisées ?

Le diagnostic « viroses » repose sur la réalisation de tests ELISA sur un échantillonnage de ceps déterminés pour chacune des parcelles afin de détecter essentiellement les 2 principaux virus présents en France, à savoir le GFLV et l’ArMV. Il est aussi possible de rechercher d’autres virus du court-noué tel que le TBRV. En ce qui concerne le diagnostic « nématodes », il est nécessaire de réaliser des fosses pédologiques afin de pratiquer des prélèvements de sols adaptés pour garantir la réussite de l’analyse qui suivra (les prélèvements à la tarière sous-estiment les populations). Les échantillons de terre sont ensuite traités au laboratoire afin d’extraire les nématodes du sol. Les populations de chaque espèce de nématodes connues pour être vectrices des virus du court-noué sont ensuite identifiées sur des critères morphologiques et dénombrées dans chacun des échantillons de sols.

Quelle évolution constatez-vous dans ces diagnostics depuis que vous avez commencé à les réaliser ?

Les premiers diagnostics « nématodes » ont été réalisés en 2009. Le protocole de prélèvement a été modifié les premières années en fonction des connaissances acquises dans le cadre des projets de recherche que nous menons au sein de la cellule de transfert Vitinnov. Nous avons également pu, grâce à ces travaux, compléter les informations apportées aux viticulteurs notamment en termes de jachères « nématicides » à implanter. Lors d’un diagnostic en Gironde, la détection du TBRV et de son vecteur, nous a conduit à les rechercher de façon systématique dans nos diagnostics « viroses » tout comme dans nos diagnostics « nématodes ». Ces dernières années nous constatons que les viticulteurs s’interrogent beaucoup plus sur la problématique court-noué avant replantation et ils nous contactent pour un avis ou un diagnostic. Nous avons remarqué un changement de pratique chez les premiers viticulteurs qui nous ont demandé de faire des diagnostics « nématodes ». Ils ont aujourd’hui complètement intégré ce diagnostic comme une étape dans leur planification d’arrachage/replantation que ce soit d’un point de vue technique autant que financier.

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