Dépérissements forestiers et de la vigne, quels liens établir?

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Dépérissements forestiers et de la vigne, quels liens établir?

Lors du séminaire de recherche du 22 novembre, Sylvain Delzon a répondu à la question "quelles leçons tirer des dépérissements forestiers pour comprendre le dépérissement de la vigne?". Réponses en vidéo!

 

"Un recensement des évènements de mortalités massives dans les forêts a été effectué au niveau mondial en 2010. Cette étude a montré que les mortalités sont souvent reliées à des sécheresses. Grâce à la tomographie à rayons X, qui permet de visualiser l’état hydrique des plantes, nous avons constaté que la majeure partie des espèces d’arbres vivaient tout près de leur seuil de rupture hydrique.

Nous avons aussi constaté un lien très fort entre sécheresse et pathogènes. Pour quantifier la résistance à la sécheresse de la vigne, nous avons mis au point un appareil unique (le Cavitron), qui provoque des embolies dans les vaisseaux. L’embolie est la formation de petites bulles d’air qui rendent les vaisseaux inopérants pour transporter la sève. C’est un phénomène irréversible : dans la plupart des cas, les plantes ne peuvent pas le réparer. Si la contrainte est suffisamment forte, elle peut conduire à la mort. Grâce à des mesures sur différentes espèces d’arbres, des seuils ont été mis en évidence. Par exemple, pour le chêne, il faut que 90 % des vaisseaux soient atteints d’embolie pour que l’arbre meure. Les mesures effectuées sur la vigne ont montré que c’est un végétal assez résistant, puisqu’un stress de -2MPa est nécessaire pour provoquer l’embolie de la moitié de ses vaisseaux. La vigne est aussi différente des arbres, en ce sens qu’elle commence par faire tomber ses feuilles, ce qui préserve le tronc.

Pour l’instant, nous n’avons pas mis en évidence de différences entre les cépages que nous avons testés. Ces travaux seront développés dans le programme Physiopath."