Deux nouveaux programmes sur les maladies du bois

Deux nouveaux programmes sur les maladies du bois
23 mai 2020

Deux nouveaux programmes sur les maladies du bois

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Parmi les lauréats 2020, deux programmes de recherche permettront d'approfondir les connaissances sur les maladies du bois. La vidéo du mois rappelle donc les symptômes des Maladies du bois, notamment Esca/BDA et eutypiose, avant de vous présenter ces deux nouveaux projets.

Le programme Escapade pour une meilleure compréhension du fonctionnement de la maladie

Le dépérissement est un concept peu appréhendé dans les autres pays viticoles, à ce jour. Recenser les facteurs de dépérissement au niveau mondial permettra de disposer d’une base de données, tout en fédérant des équipes de recherche autour de ce thème. C’est l’un des objectifs du projet Escapade, porté par l’Inrae de Bordeaux. Bien que l’on soupçonne son influence, le rôle du climat dans les dépérissements de la vigne a été peu étudié jusqu’à présent. La collecte des données concernera la mortalité, les baisses de rendement, les facteurs en cause et les indicateurs climatiques (température, pluviométrie, sécheresse du sol). Une méta-analyse de ces données est prévue, avec l’aide de la plateforme d’épidémiosurveillance végétale et permettra une meilleure compréhension de la « boîte noire » de l’esca. 

L’autre volet d’Escapade se situe au niveau physiologique. Le projet Physiopath a mis en évidence que les symptômes foliaires de la maladie étaient dus à l’occlusion des vaisseaux de la vigne par des thylloses ou du gel. Il reste à élucider l’origine de cette réaction de la plante, pour mieux orienter la lutte. Grâce à un dispositif d’étude des plantes en pot adultes et exprimant de l’esca de manière « naturelle », le projet Escapade tentera d’expliquer le rôle de la transpiration, qui semble clé, et de la composition de la sève. Une investigation sera menée en parallèle sur la nature et le rôle de la bande brune que l’on retrouve dans les ceps atteints d’esca et qui reste encore non-expliquée.

L’utilisation de l’imagerie au service du vignoble dans le projet Vitimage 2024

Le premier projet Vitimage a montré qu’il était possible d’adapter les techniques d’imagerie médicales à la viticulture (IRM et tomographie à rayons X). Vitimage 2024 va s’attacher à faciliter l’utilisation de ces techniques en routine. En consolidant le protocole d’acquisition des images (diminution du temps d’acquisition pour chaque plante, amélioration de la précision de l’inoculation des boutures par les pathogènes...), les chercheurs espèrent pouvoir proposer un test fiable pour évaluer la résistance de variétés de vigne. Pour cela, un pathogène impliqué dans les maladies du bois (P. chlamidiaspora) sera inoculé à quatre cépages emblématiques (chardonnay, merlot, tempranillo, ugni blanc).

Dans un second volet, le projet Vitimage 2024 va étudier les structures particulières mises en place par les plantes lors du développement de la maladie. Dans le précédent projet, l’imagerie avait permis d’expliquer le passé de ceps de chardonnay après arrachage, en visualisant notamment les zones nécrosées. Cette fois, les chercheurs vont tenter de prédire l’évolution de plusieurs individus en place, en mesurant la vitesse d’évolution des nécroses, de l’amadou… La même approche sera utilisée pour suivre l’évolution de deux plaies de taille, l’une dite mutilante et l’autre non.

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